Noms propres : documents et perspective

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Une liste de prénoms juifs et leurs significations

Les saints catholiques et orthodoxes : calendrier

Chose remarquable : les prénoms, s’ils ont perdu leur signification d’origine, avaient, dans nos cultures, au départ un sens positif. Ils sont donc l’expression d’une louange pour l’humain qui vient au monde et que l’on nomme.

A la différence du nom commun, le nom propre ne joue pas sur sa signification originelle (il l’a perdue). Il se réfère directement à quelqu’un. Il ne catégorise donc pas celui ou celle qu’il désigne, ne dit rien de lui, ne le réduit à rien, ne le définit pas : il le fait simplement exister dans la relation.

Pierre n’est pas une pierre. Dieu n’est pas un dieu. Pierre est Pierre et Dieu est Dieu.

Dieu, dans le judaïsme, est parfois simplement nommé Hachem (« Le Nom »). Il n’y a rien à dire ou définir de Lui (cela ferait de Dieu un être parmi les êtres, Lui qui est l’Auteur des êtres, leur Créateur) . Il y a simplement à Le nommer.

Emmanuel Levinas, philosophe juif, dans un essai intitulé Le Nom de Dieu d’après quelques textes talmudiques (publié dans L’au-delà du Verset) considère que si l’on peut associer, dans le judaïsme, un sens aux Noms Propres qui désignent Dieu, ce n’est pas pour dire quelque chose de Dieu, de ce qu’il est (c’est impossible), mais pour caractériser la relation que l’humanité a avec Dieu.

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Prolongation : signe linguistique, nom propre, nom commun


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Un poème de la poétesse israélienne Zelda (1914-1984)

Chacun a un nom
que lui a donné Dieu
et que lui ont donné son père et sa mère

chacun a un nom
que lui ont donné sa taille et sa manière de sourire
que lui a donné son tissu

chacun a un nom
que lui ont donné les montagnes
et que lui ont donné ses murs

chacun a un nom
que lui ont donné les signes du zodiaque
et que lui ont donné ses voisins

chacun a un nom
que lui ont donné ses péchés
et que lui ont donné ses désirs

chacun a un nom
que lui ont donné ses ennemis
et que lui a donné son amour

chacun a un nom
que lui ont donné ses fêtes
et que lui a donné sa profession

chacun a un nom
que lui ont donné les saisons
et que lui a donné son aveuglement

chacun a un nom
que lui a donné la mer
et que lui a donné
la mort.

Cliquez pour une mise en musique du poème et le poème lu par la poétesse
Une autre traduction  avec le texte en hébreu

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Pour aller plus loin…

  • À notre naissance deux mots. D’abord un professionnel de l’accouchement a annoncé à nos parents un nom commun nous catégorisant dans un sexe (et nous l’avons entendu sans rien comprendre alors – mais y comprenons-nous quelque chose aujourd’hui ?) : C’est (bien) un « garçon » ou  un « fille ». Puis ils ont demandé à nos parent comment ils nous appelleraient – et nos parents de leur donner notre prénom : …, un nom propre qui nous a fait exister.
  • Si le nom commun  prétend nous cataloguer dans un « ce que nous serions », le nom propre nous fait exister comme un « qui » dont il n’est rien à dire qui le réduise à cela ou cela. Une émission où une rabbin (ou « une rabbine » : peu importe le nom commun, elle se prénomme Delphine) nous interpelle sur l’impasse du discours identitaire quand il s’enferme dans le « ce que nous serions » : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/l-autrice-delphine-horvilleur-n-est-pas-la-par-ajar-4472009?fbclid=IwAR3SCtpdvrGoEONFJ_xhq0Gk7FpAgzmIhkSUPwz1-oep7lpQtFYgikfd0FE