Défi orthographique : le verre peut-il frétiller ?

(les définitions sont tirées du Trésor de la Langue Française, le TLF : cliquez ici)

29 novembre 1988 au Faubourg de Bruxelles à Gosselies : dans sa main droite, un passant tient un ver de terre. Dans sa main gauche, il tient un verre de bière. Guilleret, il sautille et laisse tomber les deux…??… Ils frétillent.

Moralité :…

Comment allez-vous écrire tout cela ? notamment le dernier mot pas évident à écrire même s’il est aisément prononçable ? Et si c’était simplement impossible ? Nous croyions naïvement que tout pouvait s’écrire… Eh bien non…

La solution la plus réaliste pour orthographier malgré tout (puisque du verre, ça ne frétille pas, une fois brisé au sol) : Dans sa main droite, un passant tient un ver de terre. Dans sa main gauche, il tient un ver de bière. Guilleret, il sautille et laisse tomber les deux vers.

Orthographier, orthographie, orthographe

Orthographier, c’est « écrire » (graphein) « droit » (ortho).

L’orthographie est donc l’art d’écrire droit, sans commettre de faute (ainsi que celui qui « file droit »). L’orthographe est celui au celle qui écrit « droit », en respectant les règles.

Des substantifs homophones qui ne sont pas des homonymes (sauf un)…

Le ver de terre est un petit animal rampant de forme allongée et cylindrique, au corps sans vertèbres  et sans membres, mou et formé d’anneaux. Le ver de bière se nourrira des cadavres dans leur cercueil (« bière » : à l’origine, une large planche, brancard, civière destinée au transport des morts et des blessés, aujourd’hui le mot « bière » est un synonyme de « cercueil » ; du bas-francique « bëra », civière).

Le verre de bière est un récipient pour boire, en verre (Substance solide, transparente et cassante, obtenue par la fusion d’un sable siliceux avec du carbonate de sodium ou de potassium), qui recevra une boisson alcoolisée obtenue par la fermentation d’un moût fabriqué avec du houblon et/ou, le plus souvent, du malt d’orge (de l’ancien-allemand « bier » qui évincera « cervoise », d’origine gauloise). Il pourra éventuellement être rempli de terre (avec ou sans vers de terre).

Le vers, en poésie, est la ligne d’un poème. Il est mesuré par son nombre de syllabes.

Le vert est une couleur.

Le vair est la fourrure grise et blanche de l’écureuil petit-gris, au dos gris et au ventre blanc, et qui était réservée aux rois, aux hauts dignitaires pendant le Moyen Âge. La pantoufle de Cendrillon était de vair plutôt que de « verre » comme l’orthographia Perrault…

Quelques autres mots du défi :

Si cette page vous a rendu(e) guilleret ou guillerette, ne boudez pas votre allégresse. Être guilleret, c’est en effet manifester une gaîté, une vivacité légère et insouciante.
Ce mot vient de l’ancien-français « guile » qui signifie « la tromperie, la ruse », lequel vient du bas-francique (langue des envahisseurs germains de l’Empire romain) « wigila ». Manifesterait donc d’abord une gaîté vivace, légère ou insouciante, celui ou celle qui trompe ou va tromper…

Le freluquet est « un jeune homme généralement mince, d’apparence frêle, de mise soignée; personnage léger, frivole et prétentieux. »  Sans doute dérivé de la forme freluque de freluche* ; avec ajout du suffixe -et*. Freluque « mèche de cheveux » et freluche « ornement, petite chose de peu de valeur ».

Le godelureau est « un jeune homme aux manières affectées et qui se plaît à courtiser les femmes. » Synonyme : galantin. Par étymologie populaire,  le mot a tantôt été rattaché à gauder/gaudir « se réjouir » (XIIIe-XVIe s. ds FEW t. 4, p. 78a) du lat. gaudere « id. » (d’où les graphies gaudelureau, guodelureau), tantôt à goguer « plaisanter » (XVe s. ds T.-L.), v. goguenard (d’où la graphie goguelureau). La seconde partie de godelureau provient de galureau (1530 ds GDF.), composé de galer (voir galant) et de lureau, voir luron


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