Le philosophe Jean-Luc Marion à propos de Dieu, des valeurs, de la foi, de la croyance…

« C’est que la question que veut réveiller Marion n’est pas celle de l’être, surtout pas elle, mais celle de l’amour (mais qui a jamais dit qu’elles devaient s’exclure ?). »

Un défi…

Voici trois capsules vidéos où un philosophe catholique contemporain, Jean-Luc Marion, essaie de « penser » Dieu sans réfléchir à partir de la question de son existence, de l’Être (Dieu existe-t-Il ? Dieu est-Il ?). Il invite aussi à distinguer « croyance » et « foi »…

L’objectif n’est pas de tout comprendre de ce qu’il dit, parfois dans un langage compliqué « de philosophe »…

  1. Simplement : essayez de comprendre ce que vous pouvez comprendre et choisissez trois ou quatre choses qui vous parlent dans ce qu’il dit (des phrases, des idées, que vous avez mieux comprises, qui vous donnent à réfléchir…)
  2. Résumez brièvement par écrit à chaque fois ce que vous avez compris et votre réflexion personnelle à ce sujet…

Ma synthèse

  • Question « impossible » de «l’objet» Dieu… nous ne pouvons penser comme existant que des objets existant devant nous (et dont l’existence dépend de ce que continue à exister l’existence de l’existence…). Ou alors ce sont des notions, des imaginations, qui n’existent que dans notre pensée, notre imagination… Là intervient la notion de ce que Jean-Luc Marion appelle la « croyance » (comme une sorte de conviction minimale : le Dieu auquel je pense ou que j’imagine, je crois qu’il existe)… Mais c’est une croyance vertigineuse qui débouche sur des tas de contradictions* que ma pensée ne peut « solutionner » (Par exemple : « Si Dieu existe, s’il est bon, comment se fait-il que le mal existe? » ou : «Si Dieu a créé ce qui existe comment a-t-il été créé?»).

Et… si Dieu est cru comme un « objet » : je vais lui donner une « valeur », et finalement c’est une sorte de blasphème (blasphème = mauvaise manière de parler de Dieu) puisque c’est moi qui décide arbitrairement ce que « vaut » Dieu.

  • Autre voie, autre approche : une approche relationnelle (… le mot clé devient le mot «amour»). Dieu comme un « avec qui je suis en relation » (ou plus fondamentalement un « qui est en relation avec moi », « qui me donne d’être en relation avec lui »). Dieu n’est plus un « quelque chose », mais un « qui » mystérieux : une « personne ».

Ici intervient ce que Jean-Luc Marion nomme la Foi, une confiance qui relève de l’amour (j’ai confiance en ce « qui » mystérieux, cette « personne » mystérieuse qui me donne d’exister et que je nomme Dieu.) Plus question de valeur : nous sommes dans de l’inestimable.

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* Ces contradictions de fond que la pensée ne peut résoudre s’appellent des apories en philosophie.

« apories » = a-poros (en grec : sans passage) = difficulté logique insoluble

Les réflexions des élèves

  1. Dieu est un lieu d’interprétation: Je comprends au travers cette phrase que chacun interprète à sa manière sa représentation de Dieu, car comme le dit l’article du devoir précèdent « Dieu ne peut-être enfermé dans aucune définition ». Et donc si chacun représente Dieu à sa façon et bien cela créer un lieu d’interprétation
  2. Dieu est le lieu de l’interprétation. J’entends par la que c’est à partir de lui que l’on peut établir des conversations, des argumentations alors que s’il n’était pas là, il y’aurait « silence ». Car il n’y aurait plus de sujet auquel parler.
  3. Pour conclure si l’on y croit un minimum cela peut élargir nos connaissances sur des choses dont on n’avait pas la connaissance.
  4. « La foi est une manière d’accéder à ce qu’on connait déjà, mais qu’on n’arrive pas à prendre au sérieux » : c’est une confiance en une personne où l’on veut que cette personne réalise un service idé
  5. « La question de Dieu survie à la mort de dieu » : ça revient un peu à ce que j’ai dit au-dessus, vu que Dieu est mort il ne peut pas avoir de preuve concrète donc ça va être basée sur une tonne de questions qui sont transmises de génération en génération.
  6. Vivra-t-il toujours après sa mort dans le cœur des gens ?
  7. Dieu est une personne/un moyen de donner une sécurité pour toute personne qui se sente seule
  8. Peut-être dans les yeux de quelqu’un d’autre c’est quelqu’un.
  9. Dieu est être et ne pas être à la fois.
  10. Ce sont des phrases que je comprends parce que pour moi, Dieu n’existe pas, ou du moins il n’existe plus, et pourtant cela ne m’empêche pas d’en parler.
  11. Il explique que la croyance est le fait d’accéder à ce qu’on ne connait pas alors que la foi c’est une manière d’accéder à ce que l’on connait déjà. Lorsqu’on dit qu’on a foi en Dieu, c’est que l’on considère que Dieu est connaissable.
  12. Selon moi, le mot valeur avait un tout autre sens et c’est un mot que j’utilise au quotidien. Ce mot a à mes yeux, un sens positif et non péjoratif.
  13. Je dois avouer que j’ai eu un peu plus de mal à comprendre cette vidéo par rapport à la précédente, cependant, elle m’a permis de connaître la différence entre la croyance et la foi.
  14. « On peut aimer ce qui n’est pas, on peut aimer ce qui n’est plus, on peut aimer ce qui n’est pas encore… » Ma réflexion personnelle Car pour moi, aimer quelque chose ou quelqu’un est intemporel. Tout simplement, car l’amour ne peut avoir de date de début et de fin. En effet, on peut aimer des personnes qui sont parties de notre vie depuis un moment. Ce n’est point pour ça qu’on arrête de les aimer, l’amour devient juste différent.
  15. Car pour moi quand on a foi en quelque chose ou en quelqu’un, ça nous permet d’avoir de la confiance. On se sent un peu « invincible » ce qui nous permet de vivre des choses compliquées, mais d’être fort mentalement, car on sait que rien n’est éternel que ce soit le négatif ou le positif.
  16. Ce philosophe explique que Dieu a dû se créer lui-même, car si Dieu est le créateur, il a dû créer le néant, l’être, etc., ce qui fait que la question de Dieu précède la question de l’être, il a donc créé sans être lui-même créé. Mais donc serait rien, mais tout à la fois… mais le film Matrix m’a beaucoup interpellé. Ainsi que le jeu vidéo « les sims », ET SI, nous étions dans une simulation, ET SI, tout ce que l’on fait, pense, dit sont en fait déjà formaté.
  17. Rien n’est bête lorsqu’on parle de Dieu, mais rien n’a de sens non plus, car les croyances sont différentes, ma théorie sur la simulation et les multivers, n’est pas plus travaillée et/ou plus intelligente que la vision de quelqu’un d’autre, mais, comme le dit Jean-Luc Marion, il y a des manières de le dire et il faut que ce soit bien dit.
  18. Par conséquent je peux affirmer haut et fort que nous n’existons pas, étant donné que nous cherchons toujours à avoir la foi en quelque chose, et comme nous sommes mécaniquement attirés par ce qui n’existe pas, et que nous avons la foi en réalité nous espérons juste exister.
  19. Être croyant c’est accéder à ce qu’on ne connait pas et la foi c’est accéder à ce qu’on connait déjà, mais qu’on ne prend pas au sérieux. Par exemple, aimer une personne ce n’est pas juste la connaitre, c’est aussi en apprendre un petit peu plus sur cette personne et être surpris tous les jours de ce qu’elle nous apporte.
  20. Donc Dieu n’est pas une valeur, car c’est un support, un soutien, une force.
  21. Dieu, par là, serait quelque chose que l’on ne sait pas, ne connait pas
  22. Il crée, mais lui-même n’est pas et même s’il venait à mourir quand même, il resterait a cette image de Dieu. Image que l’on ne « connaît, ne reconnait » pas vraiment
  23. Plus on croit alors on pourra croire tout ce que l’on veut et imaginé tout en se disant que ça doit être vrai en fonction de croyance
  24. Selon moi, Dieu existe dans chaque croyant et seulement chez les croyants. Pourquoi s’inviterait-il chez des gens qui ne croient pas en lui ? Et que fait-il pour les agnostiques (personne qui doute de l’existence ou de la non-existence de Dieu) ? Laissons Dieu aux croyants et laissons les non-croyants en paix.
  25. Selon moi, il y a un problème dans ce que raconte ce philosophe. Si vous demandez à un chrétien s’il/elle croit en Dieu, la réponse sera probablement « Oui, je crois en Dieu » et pas « Non, j’ai FOI en Dieu ». Or, ça voudrait dire qu’il n’y a jamais eu de rencontre avec Dieu. Pourtant, certains croyants affirment avoir eu une rencontre avec Dieu. Est-ce un problème d’utilisation du langage courant ou est-ce que JLM dit quelque chose d’incorrect ?
  26. Si Dieu à créer les êtres, alors peut-il être lui-même considéré comme un être ? Comment pourrait-il créer la matière qui existe dans l’univers quand il n’y avait que néant ? Peut-il être considéré comme un « ancêtre de l’être » ?
  27. Connaissons-nous vraiment Dieu ? Pouvons-nous affirmer avec certitude que l’ensemble des textes écrits par nos ancêtres sont suffisants pour avoir une compréhension totale de cette « entité » ?
  28. 1) On peut aimer ce qui n’est pas, c’est-à-dire, que l’on peut aimer quelque chose qui n’existe pas, qui n’est pas réel. Par exemple : quelqu’un qui aime un personnage d’animé. 2) On peut aimer ce qui n’est plus, c’est-à-dire, que l’on peut aimer des choses ou des gens qui ne sont plus là. Exemple : Quelqu’un qui nous est cher qui est décédé et on l’aime, mais elle n’est malheureusement plus là.  3)On peut aimer ce qui n’est pas encore, c’est-à-dire, que l’on peut aimer quelqu’un ou quelque chose qui n’existe pas encore. Par exemple, un fœtus qui a l’amour de ses parents alors qu’il n’est pas encore né et pas encore dans leur bras.
  29. Il ne faut pas comparer la foi à une valeur, mais dans le cas ou on le ferait, plus il y aurait de croyants ayant la foi, plus la notion de « Dieu » aurait de la valeur, alors que si leur nombre diminuait, la place de Dieu dans la société est serait tout aussi moindre.
  30. Il y a un tas des choses qui fait que nous puissions aimer quelqu’un. Prétendre aimer quelqu’un ce n’est pas juste pouvoir le connaître, mais aussi avoir confiance en la personne.
  31. Pour lui le terme de valeur, c’est un terme économique, la charité n’a rien avoir avec l’économie
  32. Connaître quelqu’un ce n’est pas juste une question de voir, mais une question de relation, de temps que l’on fournit à son prochain. Si on consacre notre temps avec quelqu’un on le connait de mieux en mieux on peut donc bannir cette hypothèse d’Anonymat.
  33. Aimer quelqu’un va au-delà de le connaître, aimer quelqu’un s’est aussi aimer ce qu’il fait, comment il agit. Les actes de ceux qu’on aime sont tout aussi importants que leur personnalité. Sa façon d’être peut pousser à l’aimer davantage.

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Afficher et télécharger le travail précédent (réflexions libres sur l’existence de Dieu)
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Pour compléter (si l’on veut) : une interview de Jean-Luc Marion qui reprend les idées développées dans ces capsules vidéos (et d’autres)

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Pour aller vraiment plus loin et se préparer aux études supérieures : livres, pages, documents… sur la question (appelé à s’enrichir) :