Liminal Space… Espace-Seuil

Jean Tardieu s’explique ainsi à propos du titre Formerie qu’il a donné à l’un de ses recueils (et dont nous avons analysé Épithètes) :

« … Ce pluriel est inventé, mais le mot au singulier existe. C’est le nom d’un village sur les « hauts » de l’Oise normande. Les traits principaux de ce pays sont (comme certaines des pages qui suivent) la nudité des lignes et la rigueur du climat : tout ce qu’il faut pour chercher quelque chose qui soit en même temps ici et ailleurs… »

Autrement dit : un paysage nu, minimaliste, constitué de droites, paysage qui de plus est marqué par un climat rigoureux. Pour Tardieu, pareil paysage est propice à la recherche de quelque chose qui soit « ailleurs » (tout en étant ici).

Un peu comme ce type d’images auxquelles on accole, sur les réseaux sociaux, le hashtag « liminalspace » parce qu’elles semblent « inviter » le spectateur à passer par elle pour accéder à un autre monde, une autre dimension…

Pierre-Yves Dallenogare, Lux in Tenebris. Tous droits réservés

Le mot « liminal » vient du mot latin « limen » qui signifie : entrée d’une maison, seuil. Un espace liminal est un espace qui permet d’entrer ailleurs que là où l’on évolue.

Un film-culte est souvent évoqué pour son « espace liminal » : Shining de Stanley Kubrick. Un écrivain passe l’hiver, avec sa femme et son fils, dans un immense hôtel perdu dans les hauteurs enneigées. Un ancien gardien y a massacré sa famille, des années auparavant. Progressivement l’écrivain devient fou, possédé. Son fils « voit » régulièrement apparaître les fantômes des deux petites filles jadis assassinées. Seront-ils, lui et sa mère, assassinés par son père ?…


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